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Jardin - Page 2

  • Décembre au jardin

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    Nuit de neige


    La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
    Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
    Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
    Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

    Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
    L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
    Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
    Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

    La lune est large et pâle et semble se hâter.
    On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
    De son morne regard elle parcourt la terre,
    Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

    Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
    Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
    Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
    Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

    Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
    Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
    Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
    Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

    Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
    Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
    De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
    Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.


    Guy de MAUPASSANT

     

     

  • Novembre au jardin

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    CIEL BROUILLE

     

     

    On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
    Ton œil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)
    Alternativement tendre, rêveur, cruel,
    Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.
       
    Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés,
    Qui font se fondre en pleurs les cœurs ensorcelés
    Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord,
    Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort.
       

    Tu ressembles parfois à ces beaux horizons
    Qu'allument les soleils des brumeuses saisons...
    Comme tu resplendis, paysage mouillé
    Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé !

     

     

    Charles Baudelaire (1821-1867)

    Les fleurs du mal

  • Octobre au jardin

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    Automne en forêt

    Un écureuil sur la bruyère
    Se lave avec de la lumière

    Une feuille morte descend
    Doucement portée par le vent

    Et le vent balance la feuille
    Juste au-dessus de l'écureuil

    Le vent attend pour la poseroct09 002.jpg
    Légèrement sur la bruyère

    Que l'écureuil soit remonté
    Sur le chêne de la clairière

    Où il aime se balancer
    Comme une feuille de lumière.

    Maurice Carême

     

     

     

    Amis lecteurs, je vous offre ce retour vers l'enfance, au temps des poésies lentement récitées et très vite oubliées.